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BioGraphie

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Zinaida  TARASEVICH


Zinaida Tarasevich est née en déportation à Okhtoma, dans la région d’Arkhangelsk, en 1937. Sa mère avait été déportée de Biélorussie avec sa famille en 1930, alors qu’elle n’avait pas encore 20 ans, car ces derniers étaient considérés comme des « koulaks ». Après une nuit dans la prison de Volgograd et un long et éprouvant voyage en train et en bateau, ils arrivèrent en relégation dans la base de travail forestier d’Okhtoma. La mère de Zinaida tenta de s’en échapper par deux fois, sans succès. Elle rencontra alors le père de Zinaida, Anton Tarasevich, également déporté de Biélorussie en 1930. De la vie en déportation, Zinaida se souvient surtout de la faim, du froid et des conditions de vie extrêmes.

En 1942, son père est envoyé au front à Leningrad. Blessé à plusieurs reprises, il parvient en 1944 à obtenir un rapatriement vers la Biélorussie et demande à ce que sa femme et sa fille puissent l’y rejoindre. La mère de Zinaida obtient une autorisation de retour et, après un long voyage, elles arrivent à Minsk en 1945.

Là-bas, Zinaida va à l’école et étudie beaucoup. Elle devient pionnière, puis komsomol, et intègre un institut de mathématiques. Après avoir travaillé dans l’enseignement, elle devient programmeuse.

Avec sa mère, Zinaida parle souvent de l’expérience de la déportation. Cette dernière, profondément marquée par ses seize ans et demi de relégation, lui raconte en détail l’histoire familiale. Cette histoire, cependant, reste confidentielle : terrifiée à l’idée d’une seconde déportation, la mère de Zinaida lui interdit d’en parler à qui que ce soit. Zinaida, longtemps, ne racontera donc à personne les raisons de sa naissance à Okhtoma, pas même à son mari. Ce n’est que plus tard que ses enfants, puis petits-enfants, apprendront l’histoire de leur famille.

Au moment de l’entretien, Zinaida Tarasevich vivait toujours à Minsk. Elle était membre de l’Association biélorusse des victimes de la répression politique.

L’entretien avec Zinaida Tarasevich a été conduit en 2009 par Alain Blum.

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La déportation de sa mère (VO en russe)

Zinaida Tarasevich raconte l'envoi en relégation de sa famille maternelle depuis la région de Minsk vers l'Oblast d'Arkhangelsk.

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Arrivée à Okhtoma (VO en russe)

Zinaida Tarasevich raconte l'arrivée de sa famille maternelle en déportation à Okhtoma : le froid, la faim et les conditions de vie difficiles.

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Naissance de Zinaida (VO en russe)

A deux reprises, la mère de Zinaida tente de s'échapper d'Okhtoma, en vain. A son deuxième échec, elle décide d'essayer de donner naissance à un enfant. Zinaida raconte qu'à sa naissance, en 1937, peu pensaient qu'elle survivrait aux conditions de vie difficiles.

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La peur persistante de sa mère après le retour (VO en russe)

Zinaida raconte la décision prise par son père, après leur retour au Bélarus, de ne pas mentir sur le lieu de naissance de Zinaida sur leurs passeports nouvellement acquis. Sa mère, elle, souhaitait modifier ce lieu afin que Zinaida ne subisse pas de stigmatisation liée à leur expérience de déportés. Toute sa vie, la mère de Zinaida a eu peur qu'elle et sa fille soient déportées à nouveau.

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Peur d'être découverte (VO en russe)

Zinaida Tarasevich raconte un épisode de sa jeunesse. A la cérémonie d'entrée dans les Komsomols, elle a tellement peur qu'on lui demande son lieu de naissance que lorsque quelqu'un lui demande "En quelle année êtes-vous née?" elle répond "Dans la région d'Arkhangelsk". Cet épisode n'aura toutefois pas de conséquences et Zinaida entrera aux Komsomols comme prévu.

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Les raisons de la déportation (VO en russe)

Zinaida raconte comment sa mère a appris les raisons de la déportation de sa famille, considérée comme une famille de "koulaks", bien après les faits. Elle explique que ni elle ni sa mère ne savaient ce que signifiait le mot "koulak" et qu'elles ne pouvaient, par conséquent, comprendre cette accusation.

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Vivre dans le secret (VO en russe)

Zinaida Tarasevich raconte qu'elle n'a jamais expliqué à son mari pourquoi elle était née à Arkhangelsk. Durant toute leur vie commune, ce dernier a ignoré le passé de déportée de Zinaida. Ce n'est que plus tard, quand ses enfants auront grandi, qu'elle abordera cette part de sa vie avec ces derniers.

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Les souvenirs matériels de la déportation (VO en russe)

Zinaida Tarasevich parle d'une tasse confectionnée en relégation, qu'elle a gardée à la demande de sa mère, et d'une photographie prise à Okhtoma alors qu'elle était encore bébé.