Solidarité Ukraine
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BioGraphie

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Vincas  KRUŠAS


Vincas Krušas naît en 1925, dans la région de Vilnius, dans une famille paysanne. En 1938, il est envoyé étudier à Vilnius et, à partir de 1944, après l’entrée des Soviétiques en Lituanie, il rejoint une organisation clandestine qui aidait les résistants à se procurer du matériel pour imprimer des tracts et des journaux. En 1946, il est arrêté et condamné à cinq ans de travaux forcés qu’il purge dans le camp de Oukhta dans la république autonome des Komi.
En 1950, après sa libération, il rentre en Lituanie. Mais entre temps, son père, au moment de la collectivisation en 1948, a été arrêté et envoyé dans un camp lituanien. Trois ans plus tard, le père est déplacé à vie dans la région de Novossibirsk. En 1951, sa mère et ses deux jeunes frères sont déportés dans la région de Krasnoïarsk, en Sibérie, alors que lui réussit à se cacher. En 1952, il est trouvé et envoyé à son tour dans la ville de Krasnoïarsk. En 1957, ses parents rentrent en Lituanie, lui finit ses études supérieures à Krasnoïarsk et rentre à Vilnius en 1962, où il trouve un travail dans une usine de transformation de bois.

L'entretien avec Vincas Krušas a été conduit en 2009 par Jurgita Mačiulytė.

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La répression de sa famille

He bien, il est arrivé une telle chose bizarre. De cette grande famille, nous étions dans quatre endroits en Sibérie : le père était à Novossibirsk dans le district de Severnij, le frère, en vrai il n’était pas en Sibérie mais il était à Vorkuta, la mère était dans la région de Krasnoïarsk à Kansk, et nous, on nous amenait à Krasnoïarsk, parce que dans notre train était en majorité constitué de jeunes, ceux qui ne furent pas attrapés avec les parents, ou avec les familles. On nous a logé dans la ville de Krasnoïarsk, parce que nous pouvions travailler, nous étions jeunes !

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Les différentes nationalités au goulag

Quelles autres nationalités en plus de Lituaniens étaient dans le camp ? Oh, oh, oh ! Il y avait une majorité  d’Ukrainiens, ces banderovcy. Savez-vous qui sont les banderovcy ? Il y avait pas mal d’Estoniens. Il y avait des Lettons de la division SS… pour les Allemands de la division SS. Des jeunes hommes mais intelligents. Mais les Lettons sont…leur caractère est différent, incompréhensible ! Les Estoniens, malgré qu’il soit difficile de communiquer avec eux parce qu’ils parlent mal le russe, ce sont des gens biens. Et les Lettons  peut-être un peu  égoïstes, je ne sais pas. Mais en général on s’entendait bien, pourquoi pas.